Retrouver son âme de petite fille (4)

Publié le par Catherine

 

 

 

Mercredi 18 août

 

Ce matin, il y avait un gentil mail de mon ange. Il me traite de flemmarde, mais il peut parler. Je crois qu'à côté, je suis hyperactive.

 

Après les vacances de février, j'avais de plus en plus de mal à aller au travail. Il m'arrivait parfois de pleurer, ce que je pensais de fatigue sur le trajet de l'école au travail.



J'évitais au maximum l'ambiance lourde des réunions d'équipe en m'arrangeant pour recevoir les usagers pendant ce temps avec la complaisance de ma chef. Néanmoins, de ma place, j''en avais toujours des comptes-rendu qui m'affectaient de plus en plus.

Rétroactivement, alors que je pensais berner tout le monde sur mon état psychique, je pense n'avoir leurrer personne au travail ou si peu. Après coup, je me rends compte que mes deux adorables collègues de bureau me servaient surtout de nounou.

Lorsque j'avais repris mon travail, contrainte et forcée, j'avais pensé, comme lors de mon précédent retour, que j'allais m'éclater dans le plaisir de faire mon travail. Il n'en était rien.

 

De son côté, Roman régressait de nouveau. Les rares progrès au niveau de l'attention et du langage, des derniers mois, s'étaient envolés.

Depuis plus deux ans nous étions sans cesse dans ses cycles de progression/régression tous liés à mes cycles d'hospitalisation/convalescence/reprise de travail.

A 18 mois, Roman était un petit garçon joyeux (ce qu'il est en partie toujours). Comme tout troisième enfant avec autant de différence d'âge avec ses aînées, au niveau psychomoteur, il n'était pas spécialement en avance car, il y avait toujours des bras pour lui faciliter la vie, mais il savait faire preuve d'une agilité étonnante pour escalader son lit ou ouvrir des portes. Au niveau du langage, entouré d'adulte, il s'amusait à répéter les mots les plus difficile à prononcer pour son âge. Son mot préféré était moutarde qu'il désignait lorsque j'en déposais un pot sur la table. En vacances, Il disait avec fierté connaissant notre réaction, « Ile de Bréhat »en montrant la photo de l'île accrochée au mur du salon.

C'était un petit garçon de 18 mois comme les autres.

 

La soirée, la veille de mon hospitalisation, en 2007, après avoir passé une journée de zombie au travail, alors que je revenais de vacances, je passais ma soirée au lit brulante de fièvre.

Le lendemain j'allais mieux et décidais d'amener qu'en même Roman à la crèche avant d'aller chez le médecin. Puis, je fus prise d'une douleur fulgurante dans le bas ventre, je rejoignais Roman qui parlait à ses doudous et m'allongeais à côté de son lit à barreau, en lui tenant la main en attendant que mon mec revienne du travail pour l'amener à la crèche. Il comprenait pas trop ce que je faisais allongée contre son lit, lui tenant la main. Cela le faisait sourire: un nouveau jeu de sa maman.



Je pensais, comme les médecins, pendant quelques heures à l'hôpital, que je faisais une crise d'appendicite aiguë et Roman partit à la crèche avec le discours rassurant d'une maman qui lui disait qu'une fois opérée, il pourrait venir à l'hôpital mettre le bordel dans le service.

Je fus presque deux semaines sans le voir parce qu'un putain de drain plus gros qu'une paille Mc Do était plantée dans mon ventre.



Pendant presque deux mois, en attendant le feu vert de mon chirurgien, je ne pus le porter. Certes, je pouvais lui donner le biberon du matin mais lui voulait plus que cela: il voulait ce corps à corps qu'il aimait tant, me serrer fort et avec la brusquerie d'un enfant de son âge qui ne sait pas mesurer sa force lorsqu'il veut montrer son amour.



Certainement, il ressentait ma réserve de ne pas me faire mal. Je m'allongeais souvent contre lui et le serrais fort contre moi. Mais lui n'en avait que cure, il voulait que je le porte et le berce quant il pleurait. Il voulait danser dans me bras et rire aux éclats comme nous aimions tant le faire avant.



Un des plus beau et émouvant jour de ma vie fût lorsque sortie d'une visite de contrôle à l'hôpital, j'allais le chercher à la crèche. Il jouait dehors, il fût surpris de me voir. L'éducatrice, qui s'était aussi occupée de mes deux filles et qui me connaissait bien, l'accompagna dans la salle. Je me tenais accroupie, à hauteur de Roman et tendait les bras. Il hésita un court moment et vient tout contre moi. Je le serrais dans mes bras et me levais. Je ne voyais pas son visage, mais je sentais et on me dit qu'il rayonnait. Moi, je pleurais doucement. Le temps était comme suspendu. Je ne sais pas combien de temps cette étreinte dura. Peut-être pas si longtemps que je l'imagine.

Je ne voyais pas le visage de Roman mais je lisais l'émotion dans le regard de l'éducatrice de jeune enfant.

Plus tard, elle me dit qu'elle n'avait jamais vécu moment plus émouvant de toute sa carrière.

Nous sortîmes tous les trois de la crèche, balayant la prochaine opération de notre tête, son père et moi, joyeux et ayant foi en l'avenir.



J'arrête d'écrire pour cette nuit parce qu'à chaque phrase, je suis submergée par l'émotion à me remémorer ces moments. Mais cela fait du bien de déverser ce trop plein. L'écriture est pour moi un exécutoire sain de ce trop plein d'émotion.

Je ne sais pas, par contre, si j'arriverai à faire passer cette émotion auprès de mes très rares lecteurs. Je l'espère en tout cas ne serait ce que pour avoir un retour, ne serait ce qu'un peu empathique, une bonne chance pour la suite et l'avenir de mon petit homme.

 

En tout cas, bonne nuit à tous.

 

 

 

Jeudi 19 août

 

J'ai vraiment une connexion de merde: des jours même pas 100 ko, à peine de quoi lire ses mails et encore en ramant.

Hier, j'ai eu du mal à m'endormir et j'ai du mal à émerger.

Je me dis qu'une très courte nuit n'est rien à côté du bénéfice que m'apporte l'écriture. Les crises de larmes sont toujours là, mais elles ne sont pas sans raison.

Après avoir beaucoup pleuré et en attendant de m'endormir, je me disais que certaines personnes sur second life ont vraiment des rêves petits, peut être en rapport avec la banalité de leur vie réelle ou de l'insatisfaction qu'elle leur apporte. Je n'ai pas une vie banale et bien que ma vie réelle soit actuellement pas toujours rose, je sais que l'amour que me rendent en retour du mien, mes proches et mes amis me permette de ne pas sombrer et d'avoir encore des moments d'intense bonheur.

Certains sont tellement dans l'incapacité de savourer les moments de joie de leur vie, car on en a toujours, et je ne pense pas que Cosette soit le vrai prénom le plus usité sur second life, qu'on est près à tout pour obtenir un semblant d'intérêt sur second life. Comme si leur sentiment de ne pas être assez remarqués, aimés ou reconnus dans leur réel, les autorisaient aux pires turpitudes sur second life pour obtenir un semblant de bonheur.

Certains sont près à écraser les autres pour un semblant de reconnaissance. Combien de ragots dois-je faire circuler, combien de fois dois-je fermer les yeux sur les saloperies d'autrui, combien de queue et de cul dois-je virtuellement lécher pour avoir l'impression d'exister enfin quelque part?

La démarche de ses personnes n'est pas en soit critiquable, mais c'est plutôt les moyens utilisés qui le sont: écraser l'autre, lui pourrir la vie, passer son temps à déblatérer sur son compte, l'air de rien pour avoir l'illusion d'avoir du pouvoir parce qu'on en a jamais eu dans sa vie réelle ou qu'on a pas été reconnu à sa juste valeur.

Ce ne sont pas les fredy, les victoire, les bethlise et consorts qui sont les plus blâmables mais celles qui les écoutent contre quelques flatteries.

Ces personnes qui choisissent la facilité, comme dans la vie réelle: croire la rumeur publique ou simplement l'écouter complaisamment et ne pas se faire sa propre opinion par soi même.

Cette réaction est très française en fait, si on regarde de plus près notre histoire contemporaine, mais pour des gens qui comme moi n'ont jamais eu comme habitude de fermer leur gueule et jamais eu peur d'exprimer leurs opinions ce type de comportement s'apparentent à celui de pleutre d'autant plus sur un support virtuel.

Au regard de ce que je peux vivre actuellement dans mon réel, cela n'a pas une grande importance, mais c'était plus d'avoir le sentiment d'avoir été bernée qui m'indispose.

J'ai toujours été dans ma vie réelle dans mon contact aux autres dans une démarche sincère, a priori confiante et non jugeante; Je ne ferais pas le métier que je fais si je n'avais pas ses qualités au préalable.

Je dois reconnaître qu'en plus 20 ans de métier, je me suis faite avoir par des usagers mais de leur place, j'aurais certainement fait la même chose.

Mais dans le réel et encore plus dans second life ou nous sommes avant tout dans un lieu de détente où ce genre de réaction ne devrait pas avoir raison d'être puisque nous sommes protégés par l'anonymat, je suis profondément blessée par ce genre d'attitude.

Je croyais ces personnes sincères et j'avais pensé établir une relation de confiance avec eux. Je leur avais parfois confier des choses très personnelles.

Alors oui les machin, truc, Tartempion, etc.., en tout sincérité je vous méprise au plus haut point.

 

En me relisant sur ce jour d'écriture, je me dis que ce chapitre risque d'être fort commenté et non pas dans le sens que je le souhaiterais^^(lol, ptdr ;-), comme tu veux mon ange).

Mais malgré les baffes que j'ai pu prendre dernièrement dans ma vie, je hais toujours les hypocrites, les lâches et les gens qui tournent leur veste selon l'air du temps.

 

Encore un fois je n'ai pas pu me connecter ce soir à second life ni à msn. Je crois que David est très pressé que je rentre de vacances.

 

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